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Collection numérique

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Le patrimoine culturel mis en ligne et en réseau

La collection de la SKKG compte quelque 100'000 objets. Si, depuis le vaste projet de nettoyage et de recensement, tous sont désormais inclus dans la base de données MuseumPlus, ils ne sont pas encore accessibles au grand public. Cela devrait bientôt changer : le personnel de la Fondation a la conviction que le patrimoine culturel peut être un vecteur de valeurs essentielles, notamment la tolérance et le respect envers les différences culturelles – à condition bien sûr d’être accessible au public. Avec son projet « Collection numérique », la SKKG souhaite non seulement mettre en ligne sa collection, mais aussi créer une mise en réseau intelligente des données au cours de ces prochaines années.

Sonja Gasser

La collection de la SKKG ne compte pas moins de 100’000 œuvres d’art et objets historiques. Nettoyés et rangés en sécurité dans divers dépôts, la plupart d’entre eux attendent leur grand déménagement vers la Maison des collections au CAMPO. Certains sont actuellement exposés dans des musées à travers toute la Suisse. Outre les expositions, il est courant pour les musées de proposer au public un accès numérique à leurs collections. 

Si la SKKG ne prévoit pas de construire son propre musée au CAMPO, la Fondation a fait de l’accès – physique et en ligne – à la collection un objectif majeur. La SKKG saisit l’opportunité qu’offre la mise en œuvre du projet « Collection numérique » pour s’affranchir des limites assez étroites d’une simple représentation numérique des collections. L’objectif est bien plutôt de créer une plateforme de connaissances qui pourra être élargie en permanence.

1 + 2 = 100

Au travers des interactions avec les personnes, de la confrontation avec d’autres objets, avec des documents d'archives et d’autres ressources, mais aussi à l’aide des outils numériques, le patrimoine culturel devient une source de savoirs nouveaux et de nouvelles perspectives de compréhension. Avec le projet « Collection numérique », la Responsable, Sonja Gasser, bâtit une plateforme, c’est-à-dire un « hub de données », qui puisera dans différentes ressources pour rassembler des informations sur les œuvres d’art et les objets. Pour ce faire, elle travaille en étroite collaboration avec des collègues d’autres domaines de la Fondation : collection, recherche de provenance, communication, restauration et prêt, ainsi qu’avec des experts externes de la Swiss Art Research Infrastructure (SARI) de l’Université de Zurich et le cabinet zurichois Astrom / Zimmer & Tereszkiewicz, spécialisé en architecture de l’information. 

La nouvelle plateforme sera un hub (une plaque tournante), c’est-à-dire qu’elle permettra non seulement de mettre à disposition les informations, mais aussi de les élargir et de les enrichir au fil du temps par les activités des utilisatrices et utilisateurs, créant ainsi de nouveaux liens. De même que campo deviendra un lieu de rencontre physique et un atelier de réflexion, on peut imaginer la « collection numérique » comme un espace virtuel de possibilités qui servira de plateforme de collaboration, de recherche et de transmission pour des groupes d’intérêt très variés.

Toi + Moi = Nous

Pour que la plateforme « Collection numérique » puisse vraiment jouer son rôle de hub, il est indispensable de prendre en compte, dès sa conception, les intérêts et les besoins des utilisatrices et utilisateurs en matière de communication des informations. À la demande de la SKKG, Sonja Gasser, alors collaboratrice scientifique et doctorante en Humanités numériques à l’Université de Berne, a mené une enquête afin de comprendre les souhaits des différents groupes d’utilisateurs en matière d’accès numérique aux collections. Menée en février et mars 2022, l’enquête anonyme en ligne a obtenu 190 réponses. 

Les participant-e-s étaient principalement des professionnel-le-s des musées, de l’histoire de l’art et d’autres sciences humaines, ainsi que des spécialistes en Humanités numériques, en informatique et GLAM (acronyme anglais pour galeries, bibliothèques, archives et musées). L’enquête a été délibérément conçue de manière à ce que les résultats puissent aussi intéresser d’autres institutions muséales/GLAM pour leur propre travail. Très attachée aux échanges avec la communauté des spécialistes, la SKKG a tenu à ce que les résultats de l'enquête soient disponibles en ligne.

Sonja Gasser a publié les résultats et les analyses de l’enquête dans la publication « Digitale Sammlungen. Anforderungen an das digitalisierte Kulturerbe » (« Collections numériques. Exigences pour le patrimoine culturel numérisé »). Ces travaux visent à proposer une orientation et une inspiration aux musées et autres institutions culturelles, par exemple pour développer ou étendre une offre numérique et adapter les collections numériques aux besoins des utilisatrices et utilisateurs. Le livre, édité par la SKKG, peut être commandé ou téléchargé en libre accès.

Sammlung digital

En réseau sur le net

La numérisation a un caractère stratégique pour la SKKG : outre la visibilité des objets dans les expositions en Suisse et à l’étranger, une plateforme numérique permet à long terme de rendre la collection accessible aux conservatrices et conservateurs, aux scientifiques et au public intéressé. De plus, la Fondation souhaite travailler avec des institutions comparables pour faire avancer ensemble la réflexion sur des questions communes. Il est donc essentiel de partager les expériences en matière de représentation numérique des collections, de travailler sur des projets en coopération et d’établir des partenariats. 

Une large diffusion en ligne des collections de la SKKG ne saurait se faire sans la mise en place d’un réseau de partenaires incluant notamment Europeana, Wikimedia Commons et Museum digital. Sur les grands portails de recherche comme Europeana, les objets de la SKKG sont visibles dans le même contexte que ceux d’autres musées majeurs et de collections prestigieuses. Grâce à Wikimedia Commons, des wikipédien-ne-s du monde entier peuvent intégrer facilement les illustrations d’objets dans les articles de Wikipédia.

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Le chemin est le but

Il faut préciser ici que « Collection numérique » est le titre provisoire du projet. Pour le moment, on ne sait pas encore exactement quel nom portera la plateforme lorsque, courant 2024, elle sera mise en ligne sous une première forme et permettra au grand public (spécialisé) d’effectuer des recherches ciblées d’œuvres d’art et d’objets. Ce qui est clair, en revanche, c’est que la plateforme continuera en permanence à évoluer et à proposer de nouveaux contenus, de nouvelles fonctionnalités et de nouveaux services. Au cours des quatre années à venir, les données de base, déjà intégrées à la base MuseumPlus, seront enrichies par des informations provenant d’autres sources. Il pourra s’agir d’autres images, de maquettes 3D, de plans d’archives, de contenus multimédias, etc. 

Ces données feront ensuite l’objet d’expérimentations : Quels liens peut-on établir ? Quels contextes permettent-elles de mieux comprendre ? Comment présenter des informations sur les objets ? L’objectif est de créer une plateforme accessible au public sur Internet, laquelle rendra tangibles les résultats de ce travail – et avec laquelle chaque utilisatrice ou utilisateur pourra continuer à travailler individuellement. Ceci dit, avant que cette plateforme puisse être mise en ligne, il faudra encore beaucoup d’efforts, énormément de créativité et sans doute aussi quelques larmes (de joie).